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Venus de toute la France, plus de 100 écrivains amateurs ont participé au "concours de la nouvelle en mille mots" à Fréjus

Venus de toute la France, plus de 100 écrivains amateurs ont participé au "concours de la nouvelle en mille mots" à Fréjus

J.J. Publié le 13/06/2025 à 13:45, mis à jour le 13/06/2025 à 13:49

Les lauréates ont su allier patience et persévérance pour des nouvelles très abouties. Photo DR et J. J.

"Si j’avais su" était le thème de l’édition 2025 du "Concours de la nouvelle en mille mots". Un sujet qui a inspiré 145 écrivains amateurs, du territoire mais aussi de toute la France. Défi particulièrement prisé avec un nombre record de participants, cet évènement de la Ville de Fréjus a acquis ses lettres de noblesse au fil du temps, la manifestation fêtant cette année ses trente ans d’existence. Un anniversaire célébré dignement en conviant à la présidence, une invitée prestigieuse, l’écrivaine Zoé Brisby, qui a eu un mot encourageant pour chacun.

"Ce concours littéraire a trouvé son public. Il est connu dans toutes les bibliothèques. Parmi les 96 adultes et 49 lycéens et collégiens qui nous ont adressé leurs œuvres, nous avons sélectionné 35 finalistes. Le niveau était particulièrement élevé et nous avons eu du mal à départager de brillants auteurs", a expliqué Christine Ortuno, directrice de la Médiathèque Villa-Marie de Fréjus.

Les petits recueils en juillet

Huit ont été choisis par le jury d’érudits, du monde de la culture. Et le premier prix en vaut la chandelle puis les lauréates vont être éditées par la Ville de Fréjus en juillet prochain. "Une publication sous forme d’un petit recueil. Et il y a également mille euros de prix en numéraire pour les quatre premiers", a poursuivi la directrice.

"On propose aux enseignants des établissements du territoire de présenter le concours de la nouvelle en mille mots à leurs élèves, a-t-elle précisé. Parmi les 96 adultes, 24 suivent nos ateliers d’écriture et fréquentent les évènements littéraires de la médiathèque fréjusienne. Les ateliers rassemblent des passionnés tous les deuxièmes samedis du mois, en deux groupes de 12. Ils apprennent à écrire, se conseillent, se corrigent sous forme d’entraide. Laura Iapadre, auteure de deux romans, lauréate de plusieurs prix, anime les séances et accompagne les projets d’écriture, avec un suivi personnalisé à chacun".

Christine Ortuno: "Nous avons été surpris par la qualité des nouvelles des jeunes"

Et Christine Ortuno de renchérir: "La nouvelle est la porte ouverte au roman. C’est un format très exigeant. En tant que membre du jury, j’apprécie surtout les échanges, car on s’aperçoit qu’on appréhende de façon différente. Certaines choses nous heurtent, nous émeuvent. On découvre des pépites, on est dans l’admiration devant des talents, des histoires, des chutes, des façons d’écrire, des idées nouvelles. On arrive à être surpris à chaque fois. Il y a des jeunes qui s’intéressent, qui écrivent très bien, qui ont le courage de le faire sortir et de le présenter au public, qui ont des rêves d’avenir. C’est réconfortant".

"C’est notre cœur de métier. Le président de l’année dernière, Jean-Baptiste Andréa a obtenu le prix Goncourt. Nous sommes fiers d’organiser une telle opération, que les finalistes aient pu le rencontrer, se faire encourager. C’est merveilleux de pouvoir offrir une telle opportunité, a-t-elle confié. À l’heure où on ne parle que des écrans, je suis heureuse de voir que ce concours est un succès, ça redonne sa place à l’écriture et à l’oralité car les textes sont souvent forts".

"J’ai imaginé une histoire où le voisin de Vivian Mayer refusait de lui prêter de l’argent pour développer ses clichés et est passé à côté de quelqu’un de formidable. S’il avait su… Je suis heureuse de m’être engagée aux côtés de ma fille et j’encourage les parents à écrire avec leurs enfants, se poser et partager autre chose que les écrans".

Florence Ricci et sa fille Livia ont partagé cette aventure. Photo DR et J. J..

Florence Ricci, vainqueur du concours adulte, a commencé à écrire des poèmes dès l’adolescence: "J’adore la lecture, l’art, la culture, et j’ai toujours été à l’aise avec l’écriture. J’ai participé à cette expérience pour inciter ma fille, Livia, 13 ans, à s’inscrire et pour partager l’aventure avec elle, l’accompagner dans cette démarche. Livia aime le théâtre et elle aime aussi écrire. Je lui ai proposé ce concours et c’est elle qui m’a entraînée avec elle".

"On ne s’attendait pas du tout à être qualifiées et ça a été une belle surprise. Elle a été sélectionnée mais n’est pas la toute première, alors elle a décidé de persévérer pour gagner l’année prochaine, a souligné Florence Ricci. Pour sa nouvelle, Livia a choisi de prendre le ton de l’humour. Elle est très imaginative et a mis en scène un petit garçon dont les parents divorcent et le font choisir. Il part avec sa mère alors que sa sœur reste avec son père qui lui offre tout ce qu’elle veut. La maman, elle, très écolo, refuse tout à son enfant pour protéger la planète. S’il avait su…!"

"Mille mots: une contrainte très difficile et exigeante"

"Cette contrainte de mille mots est très difficile. Il faut un bon suspens, une chute… et en mille mots, c’est un chalenge. Il faut reprendre et reprendre encore pour enlever des détails, supprimer des choses qu’on n’a pas envie d’enlever. Mais quand l’histoire vous tient à cœur, elle se déroule et on fait passer de l’émotion, a ajouté l’auteure de la nouvelle “Une voisine". J’ai choisi de m’appuyer sur une histoire qui me fascine, la vie de Vivian Mayer, une Américaine des années trente. Elle a été nounou pendant quarante ans à New York et Chicago dans les familles aisées. Elle adorait photographier, plus particulièrement des portraits. Elle n’a jamais été célèbre de son vivant, mais a été révélée par un jeune homme qui a récupéré, à l’occasion d’enchères, un lot de photos. Il a trouvé qu’il y avait du talent et il a fait un travail de recherches pour comprendre sa vie, retrouver ses clichés. Il les a publiés et Vivian Mayer a été enfin reconnue".

Premier prix adulte: Florence Ricci pour "Une voisine"; Prix de l’Originalité: Laurence Borry pour "De prodigieuses connaissances"; Prix du libraire: Anne-Marie Leclerc pour "Souvenirs de Gustave"; Prix des lycéens: Naïs Laporte pour "Là où on ne voit que les yeux"; Prix des collégiens: Zoé Salinas pour "Foutu jeudi"; Prix coup de cœur de la présidente: Lina Zinghini pour "Une fausse bonne idée"; Prix du libraire Collégiens: Thaïs Moncomble pour "Le poids du temps"; Prix des libraires Lycéens: Sixtine Vazel pour "Cœurs".

Var-Matin

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